Au-delà des propositions propres à la STIB, nous apprenons que l’autorité politique a fait la proposition d’engager 400 FTE en plus pour les injecter exclusivement à la sécurité des transports en commun dans la région Bruxelloise.
Cette mesure est une mesure partiellement bonne en ce que nous réclamions depuis des années une augmentation du plafond budgétaire des recrutements annuels pour monter de 1.000 à 1.450 FTE, en vue d’amortir le choc des effets de la pyramide des âges dans notre secteur et de combler les vides actuels.
Mais nous constatons que l’effort budgétaire supplémentaire obtenu par Madame Milquet se situe dans ce cadre-là, et pas dans le cadre d’une réponse urgente à un problème ponctuel.
Si nous la félicitons de cette victoire (400 FTE en plus, ce n’est pas rien en cette période de crise), nous regrettons qu’il y a distorsion du message pour satisfaire à une actualité certes brutale, mais moins brutale que l’actualité policière des trois dernières semaines : rappelons le décès par homicide de Damien Henryon ; rappelons les huit blessés (graves) devant les grilles du Palais Royal. Et ce ne sont que des exemples du vécu quotidien des policiers.
Cette mesure est une mauvaise mesure en ce qu’elle va générer, en attente de l’arrivée de ces membres du personnel nouvellement recrutés (s’ils sont recrutés en juin 2012, ils ne seront opérationnels qu’en septembre 2013), des déplacements de capacités des provinces (et des zones de police en province) au profit de la Région Bruxelles-Capitale. N’oublions pas que ces FTE, ce sont des personnes qui prestent des services là où elles se trouvent … au service de la population locale.
Il va donc y avoir paupérisation en certains endroits et réduction drastique de la sécurité des populations locales.
Mais elle va aussi annihiler l’objectif initialement visé qui était de rencontrer : 1. les carences actuelles en personnel de la police intégrée ; 2. les effets de la pyramide des âges.
Nous nous étonnons aussi de constater qu’une nouvelle fois, la police est la rustine rapide à un problème : la STIB produit-elle suffisamment d’efforts pour la sécurité de ses membres du personnel (nous ne parlons pas de la population) ?
La question demeure ouverte. Si un membre du personnel de Bruxelles-Propreté reçoit un coup (même avec pour conséquence son décès), va-t-on aussi mettre un policier par camion-poubelle ? Il faut raison garder et viser le coeur du problème.
Et le SLFP-Police dit que le coeur du problème, c’est le délitement du respect dû à la fonction d’autorité (quelle qu’elle soit).
Le SLFP-Police a pour sa part déposé depuis des mois un dossier complet – une proposition, globale totalement articulée – de « Protocole contre la violence dont les policiers sont victimes ». Le gouvernement a inscrit l’idée dans son plan, la ministre de l’Intérieur s’en est faite l’écho dans sa note politique …depuis, plus rien.
L’ouverture de ce débat-là serait LE signe que tous les policiers attendent avec impatience !
Que les responsables politiques organisent sans tarder une table ronde sur ce sujet propre au secteur policier, mais qui pourra ensuite servir d’exemple dans les autres secteurs qui vivent le même phénomène.
Violences & propositions politiques STIB – Point de vue du SLFP-Police
Vincent GILLES – Président national Vincent HOUSSIN – Vice-président national
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