Zaventhem, 13 januari 2013
Nous entendons les propos du Sénateur Guido De Padt qui voudrait privatiser plus encore de missions de police pour ainsi devoir moins recrutrer pour la police.
Avant toute chose, il faut rappeler que le niveau maximal des recrutements annuels – et Monsieur De Padt le sait très bien puisqu’il a été ministre de l’Intérieur – a été limité pendant des années à 1.000 FTE ! Tandis qu’il y avaient quelques 1.450 FTE partant à la pension ! La police intégrée faisait malgré elle dés cette époque les économies qu’on exige maintenant de la Fonction publique.
Ce faisant, on a provoqué un manque en personnel tant au sein des corps de police locale qu’au sein de la police fédérale. Cette carence est maintenant devenue structurelle et rend impossible l’exécution de certaines missions.
Cette proposition est aussi en totale contradiction avec le fruit des efforts développés par l’actuelle ministre de l’Intérieur, qui s’est engagée forte de l’accord du Conseil du gouvernement. Cet engagement du Gouvernement porte sur le recrutement annuel élevé à 1.400 FTE, avec un recrutement complémentaire de 100 nouveaux aspirants à destination de la seule police fédérale.
Cela n’annihile pas la carence structurelle de quelques milliers (environ 3.000) policiers mais cela stoppe l’hémorragie. Il est un fait que de la capacité peut encore être dégagée par une optimalisation des services, par la prestation d’un autre service, ou par le glissement au profit du secteur privé. Et nous pensons par exemple à des missions de sécurité telle que la surveillance de bâtiment ou des escortes. Mais il faut pour cela que les responsables politiques (les vrais) prennent leur courage à deux mains et osent … !
En plus, nous avons déposé voici deux ans une proposition visant à réformer en profondeur la gestion des amendes de roulage. Ainsi, il apparaît que sur la rentrée espérée de 151 millions d’amendes de roulage décidées par les magistrats, seulement 61 entrent en caisse. Les 90 millions manquants représentent 3.000 FTE au sein de la police, sans effort …
Nous sommes donc convaincus qu’une gestion professionnelle du Fond des amendes ne permettrait pas seulement de réduire la « consommation » de policiers que le recueil de cet argent représente, mais permettrait aussi de garantir un revenu fixe et annoncé certain pour l’Etat. Ce revenu réellement supplémentaires à ce qui rentre pour le moment serait plus qu’une bouffée d’oxygène pour la Justice et la police intégrée. Une privatisation dans son ensemble de ce Fond des amendes (cfr Incassobureaus aux Pays-Bas) ne ferait pas qu’apporter des revenus et des capacités en plus, la réduction administrative serait à la mesure, comme la création d’emplois.
Lorsque certains « politiques » ressentent le besoin de privatiser, qu’ils proposent de privatiser utile à la collectivité ! Qu’ils aient le courage alors de penser comme nous le proposons de déposer une texte de loi visant à la gestion professionnelle du Fond des amendes par sa privatisation.
Quant à la proposition du Sénateur De Padt, nous considérons que le citoyen en serait deux fois la victime ! – Une première fois par le fait qu’il y aurait encore moins de recrutement pour la police, et donc moins de « Bleu dans la rue », slogan pourtant cher à M. De Padt. Cela signifie automatiquement moins de sécurité, ce qui est parfaitement contradictoire aux promesses électorales d’avant les dernières élections. Et tous les partis ont chanté la même chanson ; – Une seconde fois puisque le citoyen sera le cochon-payeur. Il sera particulièrement naïf de penser que les firmes privées seront moins chers que la police intégrée !
Et nous disons aux politiciens du dimanche qui veulent absolument produire une proposition d’y réfléchir jusqu’au lundi s’ils ne veulent pas se ridiculiser …
Vincent Gilles Vincent Houssin
Président National Nationaal Ondervoorzitter
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