Aux petites heures aujourd’hui, une équipe de deux policiers intervient pour un différent familial à Silly. Il faut extraire femme et enfants de la potentielle violence d’un père de famille très bien connu de la justice et de la police. Il est ainsi réputé armé et dangereux : vous allez en juger. L’intervention est chaotique puisque l’individu menace les collègues puis frappe une vitre du véhicule de service avec … une hache.
Après le départ de cette équipe, et sur directive du magistrat de garde suite à des menaces du violent consécutives à l’extraction, il est décidé de retourner sur les lieux pour l’interpeller avec une dizaine de collègues, accueillis pour l’homme … avec une tronçonneuse en fonctionnement. Il les en menace puis avance vers eux. Ceux-ci ont beau reculer, n’ayant aucun doute au sujet des intentions de l’homme, il avance toujours plus ! Un premier collègue tire une sommation, mais le gaillard ne s’arrête pas. Un autre collègue tire et le touche à l’abdomen.
Sur base de la simple relation des faits, votre conclusion doit être identique à la nôtre : nos collègues ont fait leur travail et rien que leur travail.
Et si nous admettons parfaitement qu’il faut que ces faits soient l’objet d’une enquête judiciaire, nous ne pouvons admettre ce qui s’est déroulé pourtant :
Le substitut de garde, après consultation du procureur du Roi de Mons, a privé de liberté les deux collègues ayant fait usage de leur arme !
Ils ont donc été menés au Cisam (le centre commun pour audition Salduz de Mons) par leurs collègues et amis, atterrés, révoltés, déçus, dégoûtés, … il n’y a plus de mot.
Ce n’est qu’à l’issue du très bref interrogatoire du juge d’Instruction qu’ils ont été relaxés, vers 15 heures.
Le SLFP-Police – à l’image de tous les collègues du Montois et de tous les autres qui vont apprendre cette information – est révolté par un traitement incroyablement ABERRANT décidé par l’autorité judiciaire locale.
S’il n’entre pas dans nos intentions de mettre tous les magistrats dans le même sac, cette décision AHURISSANTE, qu’à notre connaissance aucun élément matériel ni factuel n’a jamais permis d’étayer – nous sommes donc dans le déni de Justice –, va ruiner et pour longtemps les relations entre policiers et magistrats. Comment ne pas faire l’amalgame ?
Le SLFP-Police compte bien marquer le coup.
Tous les policiers seront appelés à démontrer leur solidarité contre un traitement INACCEPTABLE à leurs yeux de deux des nôtres. Après un tel traitement, quel sera le policier qui osera encore sortir son arme de service, que cela soit pour sauver la vie d’autrui, ou pour sauver sa propre vie ?
Enfin, le SLFP-Police rappelle que la ministre de l’Intérieur va mettre en œuvre une table ronde contre « la violence dont les policiers sont victimes ». Elle procède pour le moment à la détermination des acteurs nécessaires à cette table ronde, et il est évident que les magistrats (de Parquet, d’Instruction et de Siège) y ont leur place.
Mais qu’il soit clair à tout le monde que si les magistrats présents ont autant d’ouverture d’esprit que le procureur du Roi Montois semble avoir à l’égard des difficultés journalières vécues par les policiers … cela ne se passera pas bien.
Il nous paraît que cette décision INADMISSIBLE pour les policiers doit être l’objet d’une condamnation par le procureur Général, voire par le Collège des procureurs Généraux. Cela serait un signe positif à l’égard d’une corporation qui dans les difficultés et cette violence de tous les jours n’abandonne jamais le service policier qu’elle est en devoir de livrer à la population.
Enfin, le politique aurait trop beau jeu de faire silence : s’il est bien un moment adéquat pour sortir du bois et remettre les pendules à l’heure, c’est maintenant !
Vincent GILLES – Président national Vincent HOUSSIN – Vice-président national
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