Zaventem, 18 septembre 2012 – Communiqué de presse
Trop d’allocations/indemnités chez les policiers selon le Comité P. Qu’ils balaient d’abord devant leur porte !
Le SLFP-Police découvre avec consternation la dernière communication du Comité P, selon laquelle les policiers augmenteraient leur revenu de milliers d’Euros grâce aux allocations/indemnités existantes dans notre secteur ; selon laquelle il existerait de grandes différences de revenus liés à ce système allocatif et indemnitaire entre zones de police, entre membres du personnel d’une même zone ; selon laquelle il y a des abus et des ouvertures de droit indues ; selon laquelle, enfin, un policier gagnerait presque 1/5ème de revenu en plus par ce système.
La direction du Comité P semble une nouvelle fois se fendre d’une communication externe hors de tout contexte explicatif.
Car explication il y a :
– S’il y a 62 allocations/indemnités dans le secteur policier, plus de 45 relèvent du statut transitoire et les policiers entrés dans le secteur après 2001 n’y ont pas droit, puisque ces allocations/indemnités transitoires visent à garantir les revenus d’avant la réforme ;
– Les allocations/indemnités restantes visent le remboursement de frais (dispositifs qui existent aussi dans le reste de la Fonction publique) ET à compenser les services irréguliers (comme cela existe dans les autres secteurs à service continu).
Les policiers ne gagnent donc pas des milliers d’Euros par ce système allocatif et indemnitaire. Ils ne perçoivent que : soit le juste remboursement de leurs frais de fonctionnement ; soit la juste compensation des inconvénients liés au métier difficile de policier sur le terrain. En plus, il y a un dispositif qui interdit le cumul : ainsi, vous ne verrait jamais un policier percevoir une indemnité de maître-chien, une indemnité d’observateur aérien, une allocation fonctionnelle » Analyste criminel » et enfin une indemnité » Frais journalier d’enquête « .
S’il existe des différences entre zones de police, c’est une évidence qu’il faut encore démontrer : Bruxelles-Ixelles est-elle à comparer (en terme de masse » inconvénients « ) avec Sud-Luxembourg ? Evidemment non.
S’il existe des différences entre membres du personnel, c’est essentiellement lié aux différences de fonction. Ainsi, un policier travaillant tout le temps dans un bureau ne peut évidemment pas prétendre à percevoir les allocations de nuit/week-end perçues par son collègue en service Intervention.
Il est possible que des policiers (les plus jeunes, très vraisemblablement, et c’est lié au fait qu’ils bénéficient des plus basses échelles tandis qu’ils prestent en service Intervention) ont peut-être presque 1/5ème de revenu lié aux allocations de nuit/week-end … mais il s’agit de la juste compensation des week-ends passés sur le terrain au service de la population (au lieu de vaquer à leurs hobbies en famille) ou la nuit en patrouille (au lieu de dormir douillettement dans leur lit).
S’il y a des abus, ils doivent être poursuivis. S’il y a des erreurs, elles doivent être corrigées. Nous rappelons cependant que dans le scandale Hazodi, ce ne sont pas des membres du personnel de terrain qui sont concernés, mais des membres du cadre.
Pour conclure ce premier aspect de la position SLFP-Police, nous devons constater que la direction du Comité P doit d’abord balayer devant sa porte puisque tout le monde sait que :
* Les membres de cet organe de contrôle sont bien servis en terme d’allocations/indemnités (rappelez-vous la polémique des » voyages « ) ;
* Les membres de cet organe de contrôle reçoivent un ticket gratuit pour le grade supérieur à leur affectation.
Cela corrigé, il faut constater que le Comité P ne semble être qu’une chambre d’écho politique, c’est assez piquant de le constater, puisque cette sortie cadre parfaitement avec la communication de la volonté de la ministre de l’Intérieur de remettre le dossier » traitement fonctionnel » sur la table.
Vous devez savoir que c’est en effet la deuxième fois qu’on tente maladroitement de modifier le système allocatif et indemnitaire du secteur.
La première fois, c’était en 2009. Et sous prétexte de justice, on visait en fait l’économie mais surtout le financement par les uns (membre des services de terrain) de revenu complémentaire pour les autres (membres du cadre et administratif en général) sous la forme d’un traitement fonctionnel. Le SLFP-Police, seul, a refusé le concept qui n’a jamais vu le jour.
Dans le cas présent, la ministre se défend de toute mauvaise intention. Mais cette sortie du Comité P n’est pas pour plaider en la faveur de la démarche. Ça pue l’arnaque.
Le SLFP-Police sera donc très très prudent lorsque le débat va démarrer sur cette deuxième tentative de » Traitement fonctionnel « .
Vincent Gilles – Président National +32475304864
Vincent Houssin – Nationaal Ondervoorzitter +32485184952
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