Zaventem, 16 février 2014
C’est déjà la troisième fois en quelques temps que nous devons constater que Politiques et sympathisants anti-rapatriement prennent place à bord d’un avion par lequel une personne en « Ordre de quitter le territoire » (OQT) doit être expulsée sous la conduite de la Police.
Dans le cas qui nous occupe, le plus marquant est que la personne en OQT n’est pas celle qui posa problème, mais bien quelques cinq passagers – parmi lesquels une Députée – qui ont fait un tel ramdam que tous les autres passagers s’en sont trouvé dérangés et que le rapatriement a dû être reporté. Alors que l’avion était prêt et se mettait en taxi, une majorité des passagers était debout et exigeait la présence du commandant de bord.
Le vol vers Kinshasa a pu finalement décoller avec une demi-heure de retard. Et qui va encore payer cette facture ? Le citoyen !
Mais en plus, la réaction de la ministre de l’Intérieur fait froncer les sourcils des collègues tellement elle est inadéquate. Qu’elle demande une enquête à l’AIG n’est que normal, mais considérer a priori que : « si les faits sont avérés et si la personne qui a été expulsé … n’a pas été bien traitée, … alors il y aura sanction. », sent mauvais le préjugement. Plus fort encore, nous devons constater que la ministre, plutôt que de soutenir des collègues qui n’ont pas une mission agréable ni facile, devrait plutôt s’intéresser aux actes de cette Parlementaire, actes qui d’évidence ont fait avorter le rapatriement.
Selon nos informations, le ton accusateur et suspicieux de la ministre à l’adresse des collègues n’est porté que par du vent (ou une autre motivation plus obscure) : il n’y a pas l’ombre d’un doute sur ce qui s’est déroulé. Et il est étonnant de constater qu’elle a diffusé dernièrement une circulaire à tous les mandataires de la police intégrée pour qu’ils soutiennent mieux les membres de leur personnel dans les cas de fausse plainte. Elle invite ces autorités à user de tout moyen judiciaire, comme employeur, lorsqu’il y a de manière démontrée une fausse plainte. Nous ne doutons pas que dans quelques jours, lorsqu’il apparaîtra que tout cela était du vent, elle agira comme elle invite les mandataires à le faire : en déposant plainte contre les auteurs de cette fausse plainte. Nous lui rappellerons qu’elle doit le faire, en ce qui nous concerne.
Il faut en plus souligner que la ministre de l’Intérieur n’est pas sans savoir les conditions particulièrement difficiles (dangereuses même) des rapatriements vers Kinshasa. Nous l’avons suffisamment interpellée à ce sujet que pour qu’elle le sache parfaitement. Les menaces proférées à l’égard de nos collègues ne sont certainement pas étrangères à cette situation particulière.
L’immunité des Parlementaires ne doit pas leur permettre de parasiter (et le mot est faible) le travail des policiers. Nous estimons que des mesures urgentes doivent être prises à l’encontre de Parlementaires qui se couvrent de leur immunité pour bafouer des règles démocratiques élémentaires. Et si certains Politiques sont convaincus de faire mieux cette mission difficile et désagréable qu’est le rapatriement, qu’ils n’hésitent pas et viennent opérer l’une ou l’autre expulsion.
Si – après déjà trois constats successifs – un nouvel incident au même modus operandi devait intervenir, et si une nouvelle fois, les collègues ne recevaient pas illico le soutien nécessaire et légitime de leur ministre de tutelle, le SLFP-Police n’hésitera pas à mener les actions nécessaires …
Vincent Gilles Vincent Houssin
Président National Vice-Président National
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