Zaventem, 26 mai 2013
Le SLFP-Police ne peut accepter l’idée des BodyCam et autres bidules – Mais souhaitent bien au contraire plus de confiance et de soutien à l’égard des policiers qui tous les jours assurent la sécurité de la population !
Nous apprenons que le SYPOL.be – faisant suite aux faits des Marolles – fait à nouveau la promotion des « PetCam » et autres « BodyCam ».
Voici trois ans environ, nous nous étions opposés à une initiative visant à imposer des caméras de ce genre aux policiers et nous avions ainsi écrit à la ministre de l’Intérieur de l’époque à qui nous faisions part de nos remarques légales, sociales et morales, remarques qu’elle avait d’ailleurs rejoint pleinement.
1. Si la caméra fonctionne continuellement :
La loi du 21-03-2007 portant le placement et l’usage de caméras de surveillance prévoit un certain nombre d’obligations à propos de l’infirmation et l’accord formellement donné, obligations auxquelles l’idée déposée par SYPOL.be ne répond pas.
En plus nous craignons que certains chefs de corps pervertissent la finalité annoncée d’un tel dispositif en vue d’ouvrir des enquêtes administratives et/ou disciplinaires.
2. Si la caméra est déclenchée manuellement en cas d’intervention tournant mal :
Tout comme le SLFP-Police, tous les fonctionnaires de police sont demandeurs depuis des années d’une meilleure protection en cas violences à leur égard, et surtout à un combat réel contre ce type de violence. Nous sommes convaincus qu’une approche raisonnable tant de la violence que des fausses plaintes, tant de la part des directions de zones de police (par la garantie réelle d’une assistance et un dépôt parallèle d’une constitution en partie civile) tant de la part de la Justice apportera un effet bien plus spectaculaire et efficace que toute caméra.
Car ainsi, la qualité des procès-verbaux de constat en cas de violence/d’usage d’arme ira en augmentant, évacuant de facto toute contestation et discussion au sujet de la qualité de l’intervention des collègues. Pour l’heure, tous ces débats très souvent stériles démontrent le peu de confiance dont bénéficient les policiers pour le moment, et cela en dit long sur le mode de réflexion de nos dirigeants.
Et une telle démonstration de défiance à l’égard de son propre personnel ne va certainement pas participer à la diminution des fausses plaintes à l’égard des policiers, au contraire.
Les policiers sont des fonctionnaires assermentés portant une qualité judiciaire.
Les procès-verbaux portent des constatations qui ont valeur de preuve et composent la relation des faits vécus par les policiers dans le cadre de leur mission et compétences visant au constat d’un méfait. Ça, c’est la théorie.
Mais dans les circonstances réelles, l’origine de la violence peut pas être filmée, par contre, toutes les réactions du policier après l’éclatement de la violence seront filmées, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer de « jugement facile à l’abri dans un bureau ».
Pourquoi la police ne tire-t-elle pas dans la jambe ?
Beaucoup se posent cette question.
Le « tir dans la jambe » est souvent vendu comme LA solution, mais les vendeurs sont des personnes qui vivent dans des bureaux au Theoretistan, pays calme et serein où l’on regarde trop les séries télé et où l’on joue trop à la Playstation.
Lorsqu’on en arrive à devoir tirer pour sauver sa vie, c’est dans une situation de stress maximum qui fait que l’on vise la masse principale. Le tir dans la jambe est une fumisterie imbécile qu’aucun véritable acteur de terrain ne se risquera jamais à essayer.
Pour conclure, il faut souligner que le seul responsable de ce qui est arrivé dans les Marolles est l’auteur, décédé, lui-même. Ce qui signifie que les policiers qui sont intervenus doivent aussi être considérés comme des victimes. Et c’est ce que nous demandons évidemment à toute autorité qui se penchera sur ce dossier, c’est de considérer les collègues comme des victimes, avec tous les droits qui leur est dû !
Vincent Gilles Vincent Houssin
Président National Nationaal Ondervoorzitter
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