Zaventem, 13 janvier 2015
Dans notre propos, il n’y a aucun mépris à l’égard des militaires qui sont formés à l’art … de la guerre.
Cette idée évoquée par les deux ministres (Intérieur et Défense) tient de la démagogie la plus crasse ET si une telle mesure relève de l’accord de gouvernement, il semblerait d’ailleurs que tous les partenaires ne sont pas sur la même longueur d’onde sur le sujet, et on comprend pourquoi !
Rappelez-vous le printemps et l’été 1985 avec la menace que représentaient les CCC. Le gouvernement de l’époque, dans le contexte et la mentalité de l’époque, avait déjà imaginé cette « solution » et on a vu, à côté de gendarmes, des para-commandos en mission de protection de divers lieux, en pleine rue, sans que cela soit du goût de la population.
On pense donc à la même « solution », et on va même plus loin puisqu’il s’agirait de donner carrément des compétences de police … à des militaires formés à l’art de la guerre.
Mais notre situation tient du terrorisme dont le Larousse dit qu’il s’agit d’un ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système.
Et le terrorisme est une matière policière, d’évidence.
Alors, pourquoi ne pas enfin rendre à la police son financement pour que tout simplement les policiers puissent travailler. Car c’est là que se situe le vrai problème : vous devez savoir que la police a livré en six ans 10 % de son budget, et ce gouvernement-ci – à la pensée trop courte – a décidé qu’elle devait livrer encore 10 nouveaux % rien qu’en cette année 2015.
Donc, résumons l’idée : appauvrissons la police de manière telle qu’elle ne soit plus à même d’assurer sa mission essentielle … puis injectons les membres du personnel militaire – dont on juge qu’ils sont surnuméraires au SPF Défense – dans une mission qu’ils n’ont pas choisie et pour laquelle ils ne sont pas formés.
Le SLFP Police s’oppose et s’opposera énergiquement à cette « solution » qui n’en a que le nom.
Nous exigeons par contre le refinancement urgent de la police pour qu’elle puisse assurer le service pour lequel elle existe, le véritable service policier à la population et pas un ersatz fait de bric et de broc, avec des personnes moins bien payées, moins bien formées, et peu désireuses de mener cette mission qu’on leur impose.
Vincent Gilles Vincent Houssin
Président national Vice-président national
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